Où avons-nous croisé Jean-Claude pour la première fois ?  Impossible de m'en souvenir... Je me rappelle son ouverture, son œil qui pétille lors du récit de sa rencontre avec la culture amérindienne, ses amitiés à l'autre bout du monde. J'ai lu un ouvrage de chaque membre de l'association "Le Temps des Écrivains", afin de mieux pouvoir présenter ouvrages et auteurs sur le stand d'exposition. J'ai découvert la prose de Jean-Claude par le roman "Larmes de Cachiri", décrivant avec finesse et sensibilité la rencontre amoureuse entre un métropolitain et une Amérindienne, le choc des cultures,... J'ai aimé découvrir une autre facette de sa vie grâce à son autobiographie "Ma vie de Pantalon", où Jean-Claude est l'Auguste Pantalon et Véronique le Clown Zéphyr.
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  Jean-Claude a souvent répondu présent aux appels de l'association pour des dédicaces, il y apportait un gâteau préparé par Véronique, que nous partagions avec des mines de chats gourmands. Il a également offert une nouvelle en contribution au recueil "Nouvelles libres comme l'air" édité par l'association... Un jour, il avait évoqué des douleurs lorsqu'il utilisait son ordinateur. Étant ergonome, je lui avais proposé plusieurs pistes pour améliorer l'installation de son bureau.
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  Lorsque nous nous retrouvions sur les salons, il y avait une complicité, une connivence, de la chaleur dans les échanges, de bonnes tranches de rigolade et de franches râleries selon les circonstances. Lors de notre dernière rencontre, Jean-Claude semblait abattu, comme si un ressort en lui s'était cassé. Il est parti sans tambour ni trompette amuser la galerie dans l'au-delà. Adieu l'ami !
 
Amandine BELLONI, nouvelliste (ex-secrétaire de notre ex-association)
Ensuite, les livres se sont enchaînés. Une quinzaine au total, appartenant à divers genres. En premier lieu, d’autres romans amérindiens, dans ces terres qui ont été pour lui une grande source d’inspiration et d’engagement personnel. Une partie des bénéfices de ses livres était en effet destinée au soutien à ses amis amérindiens. Avec ses livres, il apportait une touche d’exotisme dans les salons avec, notamment, il y a quelques années, la venue dans le Grésivaudan d’un Guyanais qui, alors qu’il était adolescent, lui avait inspiré le personnage principal de son premier roman.
 
Jean-Baptiste PIOTTO, écrivain
    ....  à suivre
Le dimanche 14 mai 2023, nous nous sommes réjouis de rencontrer Jean-Claude au salon de La Pierre. Il semblait exténué et nous a annoncé d'emblée la mort de sa sœur.
À table, il faisait partie de notre petite bande, ne se prenant pas au sérieux et joutant avec les mots d'humour. Bon, c'est vrai, il a bien fallu parler politique et climat, encore et toujours plaisantant, sarcastiques.
Nous mettions parfois Jean-Claude en boîte, répétant ce qu'il nous déclarait sur chaque dédicace et sur des salons : « Qu'est-ce que vous êtes organisés !! ». Il n'était pas le dernier à proposer son aide pour installer et désinstaller. Vue la distance, il ne pouvait pas toujours arriver avant l'heure des dédicaces. Il faut dire que son orientation n'était pas toujours des meilleures. Une anecdote à ce propos : Le salon de La Buissière (environ 6 km de chez lui) ouvrait ses portes. Soudain, Jean-Claude gare sa voiture devant l'entrée pour décharger en catastrophe.
- Dis-donc, je me suis perdu...
- Tu n'as pas de GPS ?
- Ah si... il doit être dans le coffre...
André et Amandine
Ce samedi 2 avril 2016, nous ne savions pas vraiment à quelle sauce nous serions mangés, ayant plutôt l'habitude de galeries marchandes. Le hall d'entrée était vitrée et en plein soleil. Nous nous sommes retrouvés comme des produits de grande nécessité, entre les jus de fruits, les bagages, les robes et les soutiens-gorge. Bah ! les clientes étaient surprises de nous voir là, posaient des questions et s'intéressaient. D'autres avaient remarqué depuis 15 jours les affiches, bien visibles, placardées à l'entrée.
 

Amandine prenait les photos pour l'association, et Jean-Claude lui lançait souvent un regard de connivence, si ce ne sont un sourire et une plaisanterie (nous n'avons pas le son sur les photos, dommage !)
Ce jour-là, 30 mai 2015, aucun sourire sur les photos individuelles, pourtant 9 clichés. Sur les photos de groupe, Jean-Claude accueille des personnes avec chaleur. Quand il n'y a plus de passant, il se ferme. La cause ? Peut-être en partie que les clients de Simply Market étaient peu nombreux et peu attirés par les livres. Mais, principalement, Jean-Claude dédicaçait avec Madeleine Covas... et un jeune écrivain qui faisait le bateleur, allant jusqu'à interpeller les passants, debout devant le stand des deux autres auteurs. Madeleine et Jean-Claude étaient écœurés.
...  L’altérité est un thème central qui a traversé tous ses romans amérindiens, ainsi que ses autres livres de genres différents se passant en France, tout comme ceux destinés à la jeunesse. 
  Si l’écriture était son domaine de prédilection, il avait aussi d’autres talents artistiques. Avec son épouse, Véronique, il a mené une activité de clown, montant des spectacles, faisant des interventions dans des écoles. Il a d’ailleurs publié un livre, « Ma vie de clown », qui relate le récit de cette passion. Il a aussi à son actif un recueil de poésie. Et pour terminer cette présentation, il jouait de la scie musicale, un instrument ludique et original dont je l’ai entendu jouer une fois.
  Qu’avait-il encore sous son chapeau, ce fameux chapeau dont il se séparait rarement ? Sa femme, Véronique, nous a confié avoir retrouvé de nombreux textes sur ordinateur, certains à l’état de projet, d’autres peut-être aboutis… Très sensible au rôle que tenait l’écriture dans la vie de Jean-Claude, elle a annoncé son intention de continuer à faire vivre son œuvre littéraire. Sans doute pas tout de suite, mais peut-être la verrons-vous un jour tenir un stand au milieu de nous. Peut-être avec un nouveau livre issu de ses manuscrits…
  Nous avons une pensée pour elle et ses proches.
Quant à nous, maintenant, il est temps de te saluer, Jean-Claude !   Chapeau bas à l’écrivain ! Adieu à l’ami et au compagnon de salons que tu as été…
Jean-Baptiste PIOTTO, écrivain
  L'amitié entre écrivains n'est pas chose facile. Elle est chose rare. Parce que la concurrence, même empreinte de bienveillance, vient toujours se glisser à la croisée des plumes : alors, combien de livres vendus, et en filigrane, ces brindilles de jalousies, parfois minuscules mais toujours présentes, c'est que nous avons chacun notre égo et il faut bien faire avec.
  Je connaissais Jean-Claude depuis quelques temps, sa gouaille, sa bonhomie, son sourire, sa chaleur, mais aussi quelques connivences d'écriture : sa Guyane, ses Améridiens auraient pu trouver place entre les pages de mes propres livres. Mais tout cela restait bien sympathique, presque de l'ordre du convenu.
  Je crois que c'est à Allevard, cette année où Annick Santoro m'avait offert la possibilité de prolonger le salon du livre par un petit tour de chants que notre relation a évoluée vers de l'amitié. La présence de Véronique, ce soir-là, y a sûrement été pour quelque chose. Mais aussi le fait qu'au-delà de l'écrivain parlant à un autre écrivain, c'est le clown et le chanteur qui partageaient des moments du présent et de leurs passés respectifs. Une complicité était née.
  Lorsque je suis parti vivre en Haute-Provence et que l'occasion de revenir à La Pierre s'est présentée, pas la moindre hésitation : c'est Jean-Claude que j'ai appelé pour lui demander s'il avait la possibilité de m'héberger. Il n'y mit qu'une seule condition : que je vienne avec ma guitare. Et ce fut un moment rare, autour de la table du salon, en compagnie de Véronique et d'un autre de ses amis auteur-compositeur-interprète, des chansons de l'un, des chansons de l'autre, des oreilles attentives qui dessinent aux lèvres des sourires et des mots, des clins d’œil qui s'échangent, se conjuguent, se répondent, accompagnés du tintement des verres de punch guyanais : il n'était plus question de nombre de livres, de difficultés à se faire éditer, de faibles affluences sur certains salons, ni même de bon plans à se donner. Rien que du cœur, de l'esprit, des sourires pour du bon temps partagé. Rien d'autre que de l'amitié.
  Pour tout cela, merci, Jean-Claude !
  Eh, là-haut, ou là-bas, où que tu sois, réussis-tu à les faire rire ?
Claude Rouge, écrivain
  Jean-Claude Baise était l’un des nôtres. Habitant Le Touvet, il appartenait au noyau des écrivains du Grésivaudan.
  Toujours d’une bonne humeur communicative, il aimait plaisanter et rire avec ses amis, dans les salons du livre ou autour d’une table.
  J’ai souvent covoituré avec lui pour aller sur des salons un peu lointains et c’était toujours l’occasion d’échanges amusés ou intéressants qui contribuaient à rendre nos trajets plus courts.
  Il a mené la plus grande partie de sa carrière dans l’enseignement, d’abord comme professeur de français puis dans des fonctions d’encadrement administratif, pour terminer comme chef d’établissement. En exerçant ces métiers, il a beaucoup aimé l’enseignement et la transmission de la langue française, le contact avec les jeunes et la découverte d’autres cultures avec, notamment, un long séjour en Guyane où il est resté de nombreuses années. C’est au moment de la retraite que, s’inspirant de cette expérience qui l’a beaucoup marqué, il a écrit son premier roman « Passions amérindiennes ».
2014
   Jean-Claude était un amour de personne qui respirait la gentillesse, la bonne humeur, toujours l’œil pétillant et souriant...
Que dire de plus ? Tu nous manques.
Clarisse Mabilon, poètesse
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UN AMI
 

Sur son épaule on peut pleurer
Les jours où il fait sombre dans notre esprit
Ses mains sont là pour rassurer
Sans dire un mot il a compris
 
C'est un merveilleux sentiment
Que celui d'avoir de vrais amis
Et de suivre son chemin résolument
Rassuré de les revoir sans compromis
 
On les garde souvent toute la vie
Et si l'un deux brutalement disparaît
C'est un peu de lui-même qui survit
Dans nos pensées pleines de regrets
 
Les plus grandes passions
Ne pourront jamais combler
Le vide d'un intime d'exception
            Qui sans attendre un retour, vous aura tout donné
 
                                                      Bernard SESTIER, écrivain
 

Tout au long de la vie
Combien en avons-nous rencontrés
Bien peu qui sont restés des amis
Des vrais sur lesquels on a pu compter
 
C'est dans l'adversité qu'on les reconnaît
Nul n'est besoin de les solliciter
Spontanés, sans arrière-pensée et discrets
Ils sont là en toute simplicité
 
Un regard, une poignée de mains
En disent plus qu'un long discours
L'amitié a toujours un lendemain
Car c'est un peu l'ombre de l'amour
 
Un ami qui de loin vous accompagne
Ou de près vous tend les bras
C'est pétillant comme du champagne
Le remplacer, rien ne le pourra
 
Nul besoin d'une grande intimité
Pour qu'une amitié soit solide
C'est seulement une grande affinité
Qui la rend durable et limpide
    Jean-Claude a très vite rejoint notre association naissante "Le temps des écrivains”, et participé le 8 juin 2013 à la première dédicace que nous organisions devant le Carrefour de Yenne... Ce qui lui a valu, ce qui nous a valu, un message d'insultes du corbeau “millesabords1" (qui sévit encore, alors que très nombreux sont ceux qui savent qui il est). Il a jeté l'emplumé à la corbeille, n'aimant pas les embrouilles. Après les dédicaces, il a insisté pour nous aider à monter au haut 2ème étage les plateaux, tréteaux, chaises, tente d'expo...
  Jean-Claude était de ces amis qu'Amandine et moi n'avons pas besoin de cotoyer souvent, d'ailleurs il n'aimait pas répondre aux messages e-mail. Nous nous réjouissions de nous rencontrer à des dédicaces et salons, toujours avec une affection débordant d'humour.
 
André GOBRY, écrivain (ex-président de notre ex-association)
Quelques souvenirs de dédicaces et de salons
(photographies de notre association)
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